Laissez tomber les annonces !
« Le marché de l’emploi est tel un iceberg ». Avec son feutre, Catherine Pelège, consultante RH chez Pact Conseils, un cabinet d’accompagnement professionnel dessine sur son paperboard un pic au-dessus de la mer pour suggérer le nombre d’offres d’emploi visibles puis, au-dessous de l’eau, elle trace un énorme pavé pour représenter le marché caché. Ce dernier représente 80 à 90 % des offres d’emploi. Rien que ça. « La grande majorité des demandeurs d’emploi se concentre sur les annonces officielles alors qu’il y a très peu d’élus », déplore la consultante. Avec la hausse du chômage, les entreprises font face à un nombre croissant des candidatures et la non-réponse est de mise. « C’est souvent décourageant ».
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Le candidat coopté aura toujours la priorité
D’autant que des candidats « en interne » ou cooptés peuvent vous passer devant jusqu’à la dernière minute ! « J’ai passé un entretien avec le directeur financier d’une grosse institution financière française installée en Suisse et après trois semaines d’attente pendant lesquelles on m’a dit que le processus était en cours, j’ai reçu un mail laconique qui me disait que le poste était pourvu, témoigne Olivier Marchand, un trésorier de 36 ans. Comme je voulais comprendre, j’ai harcelé le cabinet de recrutement pour obtenir des explications, lequel m’a enfin avoué qu’un nouveau directeur général était arrivé et avait stoppé net le processus de recrutement pour placer un de ses amis. »
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Le piège de l’annonce vitrine
Demandeur d’emploi depuis six mois, Olivier n’est en pas à sa première déconvenue. Il s’est aussi heurté aux annonces « vitrines », publiées toute l’année par certaines entreprises. « Quand tu contactes la RH, elle te répond qu’il n’y a pas de poste à pourvoir et qu’elle a malencontreusement oublié de la retirer ». En fait, l’annonce est sur le marché pour faire croire au plus grand nombre que la société se porte bien puisqu’elle recrute. Une arnaque en somme.
Une offre… aucun poste budgété
Et que dire de l’annonce alléchante, qui débouche sur un entretien puis finalement sur le néant faute de budget suffisant. « Il y a quelques années, alors que je cherchais un poste en back office, je me suis déplacé au Luxembourg plusieurs fois pour un poste hyper intéressant. Finalement, on m’a dit que les budgets étaient gelés et que le recrutement n’aurait pas lieu », raconte Olivier Marchand.
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Gare aux annonces imprécises
Mieux vaut passer par les cabinets de recrutement, gages de sérieux, me direz-vous. Pas toujours. Entre les chasseurs de tête qui ne connaissent rien au secteur dans lequel vous travaillez et ceux qui annoncent des fourchettes de salaires totalement bidon, il y a de quoi se poser des questions. Combien sont-ils à publier des annonces obscures dans lesquelles vous ne trouverez ni l’expérience requise, ni même le domaine de l’entreprise ? Passez donc votre chemin.
« De toute façon, rien ne sert de répondre à une annonce lorsqu’on ne correspond pas à 100 % au profil exigé », estime Catherine Pelège qui fait également du recrutement. Logiquement, cette annonce « faite pour vous » est rare. Ce n’est pas la peine d’attendre sa parution. Il y a bien mieux à faire : cultiver votre réseau. Mais ça, c’est une autre histoire.
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