Le taux d’engagement des travailleurs dans le monde entier était en hausse constante depuis une décennie, jusqu’à l’apparition de la pandémie. Cette année, selon l’étude State of the Global Workplace: 2022 Report de Gallup (Rapport 2022 d’état des lieux de la main-d’œuvre dans le monde), seuls 21 % des employés s’estiment engagés au travail. Les responsables RH doivent donc examiner les moyens d’inverser cette nouvelle tendance qui émerge au sein d’un paysage qui se trouve aujourd’hui radicalement transformé.
Entre 2019 et 2021, le nombre d’employés optant pour le travail hybride ou le télétravail a triplé. Les entreprises ont donc mis l’accent sur la technologie afin que les collaborateurs restent connectés et impliqués. Ce changement soudain a obligé les organisations à chercher de nouveaux moyens d’engager leurs salariés. Une mission qui se poursuit au-delà de 2022.
Se recentrer sur les collaborateurs
Pour rester compétitives, les entreprises réalisent progressivement qu’elles doivent se recentrer sur leurs employés et répondre à leurs besoins. Le paradigme de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée a glissé vers « le travail doit s’intégrer harmonieusement dans la vie ». Ainsi, l’épanouissement des employés est devenu le pilier de toute entreprise prospère.
En créant des organisations centrées sur l’humain, les responsables RH peuvent orienter leurs efforts vers la création d’une expérience globale pour les employés en mettant l’accent sur l’individu, l’être humain derrière le poste : une personne autodéterminée, qui a un rôle à jouer dans son développement professionnel. Au niveau mondial, des entreprises telles que AVON, Spotify, Goldman Sachs, Ocient et bien d’autres, ont bouleversé ce qui était autrefois considéré comme “une journée type” au bureau de 9h à 17h, afin de donner à leur collaborateurs une autonomie, une flexibilité et une liberté totale dans le cadre de leur travail.
Depuis que la pandémie a fait renaître le concept de YOLO (You Only Live Once, soit « On n’a qu’une vie »), il n’est pas étonnant que les employés souhaitent plus de liberté au travail et accordent souvent davantage d’importance à la flexibilité. La manière des entreprises de répondre à ce besoin déterminera leur capacité à impliquer et à fidéliser leurs talents.
Permettre l’épanouissement au travail
Le rapport de Gallup met également en lumière une autre statistique révélatrice. Seuls 33% des travailleurs se sentent épanouis sur le plan du bien-être, alors que 44% d’entre eux – chiffre qui n’a jamais été aussi élevé – subissent quotidiennement des niveaux de stress record. Cela démontre que les entreprises doivent s’intéresser à la personne dans une perspective globale, plutôt qu’uniquement sur le travailleur isolé.
Dans le cadre de l’expérience des employés au sein de l’entreprise, elles peuvent miser sur le bien-être des travailleurs en repensant leurs mesures d’incitation pour en faire des avantages globaux. Comme des primes individuelles que les organisations et leurs employés définissent ensemble dans le cadre d’une conversation continue, avec l’objectif d’humaniser les salariés et de reconnaître que les individus sont les plus à même d’identifier leurs désirs, leurs besoins et leurs ambitions.
Dans un contexte de mobilité et de flexibilité à l’échelle mondiale, les avantages sociaux devront évoluer en continu. Ils pourront constamment être remodelés, ajustés en fonction des données et guidés par un véritable engagement en faveur du bien-être des employés.
Renforcer les liens entre collaborateurs
Les employés recherchent aujourd’hui davantage de sens les motivant à accomplir leur travail, devenu le principal moteur de leur engagement. Ils veulent voir l’impact de ce travail et se sentir reconnus pour leurs efforts et leur contribution, c’est ce qui leur permet de vraiment s’impliquer dans leur mission.
Aujourd’hui, 85% des entreprises qui consacrent 1% de leur budget à la reconnaissance des employés, peuvent augmenter l’engagement de ces derniers de près de 60%. Lorsque les employés se sentent liés à une entreprise et ont le sentiment d’avoir un but, ils s’épanouissent tant sur le plan professionnel que personnel, selon le rapport State of the Global Workplace : 2022 de Gallup.
Si cette raison profonde reste un point essentiel pour renouveler l’implication des travailleurs pour cette nouvelle année, des liens sociétaux plus profonds seront également cruciaux. Il ne s’agit pas d’organiser des happy hours ou des collations gratuites dans la cuisine. Les organisations centrées sur l’humain offrent des occasions aux employés de tisser des liens importants avec leurs équipes et leurs collègues.
En mettant l’accent sur la personne derrière le travailleur, des liens peuvent naturellement se créer lorsque les dirigeants lancent des conversations qui dépassent le cadre des sujets liés au travail. Ces conversations permettent d’identifier les besoins personnels des collaborateurs, comme leurs aspirations et aident les entreprises à déterminer comment leur emploi contribue à leur bien-être et à celui de leur famille.
Miser sur une culture de fidélisation
Le développement d’une expérience positive pour les employés doit se faire à parts égales entre la personnalisation de l’utilisateur en fonction de ses données et de l’humain. Certains collaborateurs hautement qualifiés bénéficient de grandes opportunités. L’accès à ces talents (et plus important encore, leur fidélisation), déterminera la réussite d’une organisation sur le long terme.
Si les entreprises sont prêtes à créer une véritable culture de fidélisation de type « employeur de choix », qui se caractérise par une expérience de premier ordre pour les employés, les meilleurs talents suivront.
Une expérience positive pour les employés favorise la concentration, l’engagement, la productivité et l’épanouissement au travail. C’est le principal indicateur et facteur de réussite d’une entreprise, tant du point de vue financier que de l’impact social. Le proverbe de Peter Drucker qui dit que « la culture mange la stratégie au petit déjeuner », est plus vrai que jamais.
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