La perte de votre job est une période en général mal vécue. Pourtant le mot « chômage » – du latin « caumare » – veut dire à l’origine calme, c’est une période à prendre comme un retour à la paix, à la sérénité, au silence pour mieux repartir dans le brouhaha du monde du travail. Vous devez profitez de ce break pour estimer votre juste valeur et vous poser les bonnes questions.
Votre capital professionnel n’est pas démonétisé
Dans notre système, l’argent est symbole de réussite sociale et gage de respectabilité. Le salaire est un ancrage fort dans le monde du travail et reflète votre situation à un moment donné. Depuis des années, vous êtes évalué, audité, pesé, apprécié, mais le seul prix valable est celui qui se trouve sur votre fiche de paie.
Le jour où vous perdez votre emploi vous n’en êtes pas pour autant démonétisé. Vous avez une valeur intrinsèque, un capital professionnel qui se détermine par ce que vous gagnez en louant votre travail à une entreprise.
Si vous avez un revenu annuel qui vient d’une somme d’argent placée au taux de 5 % vous pouvez à partir du revenu versé en déduire le montant du capital investi. Par exemple à 5 %, si vous appliquez ce raisonnement à votre travail, l’estimation de votre capital se fait en multipliant votre salaire annuel par 20. Prenons un exemple : votre travail vous rapporte 70 000 euros par an, si vous considérez cette somme comme le revenu d’un capital, au taux de l’argent à 5 % par exemple, votre valeur en capital est égale à 70 000/5 x 100 soit 1.400.000 euros.
Le plus important à prendre en compte, c’est que ce capital professionnel reste intact au moment où vous êtes licencié, et surtout personne ne peut vous le voler, c’est votre fortune et votre patrimoine qui ne sont pas placés tant que vous n’avez pas signé un nouveau contrat de travail.
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Votre valeur “marchande” dépend du marché
Au-delà de ce capital, votre valeur socio-professionnelle varie selon la période, le métier, la rareté de votre profil, la place de votre fonction dans l’organigramme. Sur le marché de l’emploi offres et demandes se rencontrent et dégagent de grandes typologies de candidats, dans lesquelles vous pouvez vous identifier :
– Le cadre banalisé rentable : actif compétitif à faible marge, le plus général et répandu, vous occupez une fonction classique dans la production, la vente, la gestion, le secrétariat … Sur ce marché très large, vous devez jouer serré dans la négociation salariale et ne pas attendre de miracle, car la concurrence est rude !
– Le cadre banalisé en perte de vitesse : actif en déclin à faible marge dans des activités qui s’automatisent, se délocalisent, etc … Ce marché se réduit peu à peu avec des salaires à la baisse.
– Le cadre différencié très rentable: star compétitive en croissance et à grosse marge dans l’informatique, le multimédia, l’électronique, la finance, les telecoms, les sciences de la vie … Ce marché se porte bien ou explose, opportunités nombreuses, concurrence faible ou supportable, salaires confortables voire royaux.
– Le cadre différencié en voie de développement : nouveau potentiellement à grosse marge mais aussi à risques, pour le commerce électronique sur Internet, l’agriculture biologique, l’environnement ou les énergies renouvelables, les prestations de nouveaux services à domicile … Pas encore évident à cerner, et c’est souvent à vous de le créer, vous prenez le pari d’être en avance sur votre temps, en revanche, il n’y a pas de concurrence ou peu, et c’est le “jackpot” si le marché explose.
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Votre goodwill émotionnel
A côté de la valeur mesurable, vous avez une valeur immatérielle, une sorte de goodwill personnel qui varie selon les interlocuteurs et leur propre ressenti. L’argent du salaire est important, et vous devez lui accorder l’attention qu’il mérite car il structure beaucoup de choses et circule librement dans la vie, mais vous devez rester économiquement sain et psychiquement équilibré. Porte ouverte enfoncée : faites de l’argent votre serviteur et restez autonome sur le plan financier. Vous devez vous en libérer, sinon vous risquez de donner au job le plus abrutissant l’aura qu’il n’a pas.
L’argent reste un moyen d’échange universel, mais il ne peut pas tout :
Il peut acheter une entreprise, mais pas la réussite,
un titre, mais pas une compétence,
un e-phone, mais pas le temps,
un diplôme, mais pas une expertise,
une situation, mais pas le respect,
un coach, mais pas le talent,
de l’argent, mais pas la rentabilité,
des flatteurs, mais pas la reconnaissance,
internet mais pas l’ubiquité,
un thème astral mais pas la foi en soi,
des collaborateurs mais pas l’esprit d’équipe,
…
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Pour gagner de l’argent, mieux vaut l’évacuer de votre stratégie
Comme il vous en faut, mieux vaut adopter une tactique alimentaire qui vous donne le temps de réussir votre projet. Vous oubliez l’argent pour ne pas en dépendre, le supprimez de votre discours pour mieux le capter. Libre de considérations matérielles, vous en devenez plus spontané, convainquant, les inclinations du cœur ou de l’esprit priment dans votre démarche…
Le travail est trop souvent appréhendé à travers des chiffres et des ratios, alors un ressenti définit votre choix d’une profession, un engagement, la solidarité au sein d’une équipe et le partage d’émotions. Vous vous faites des amis de travail, vous vous identifiez avec fierté à une corporation, à un métier ou à un secteur d’activité; vous choisissez un job qui vous enrichit d’émotions, et un travail source de plaisir est toujours mieux rémunéré. Vous pouvez ne pas aimer le travail, mais être amoureux d’une activité, d’un produit, d’un service, d’un business… Plus vous aimez un métier et son environnement, mieux vous le faites, plus vous serez payé, vous le serez doublement puisque le plaisir de le faire est en soi aussi une rémunération.
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