4,3 millions de cadres en France : un groupe d’actifs hétéroclite

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4,3 millions de cadres. Qualifié de groupe “adulé” en tant qu’objet, sous-estimé en tant que sujet, choyé dans les discours politiques et ponctionné dans la réalité fiscale, courtisé pour son pouvoir d’achat par les publicitaires, focus sur la population de 4,3 millions de cadres, soit 16,7% de la population active occupée.

L’augmentation des cadres au XXIème siècle

Les conventions collectives caractérisent le cadre non seulement par son diplôme de l’enseignement supérieur – un niveau de formation bac+3 – ou une expérience professionnelle équivalente, mais également par l’exercice de fonctions d’encadrement, de compétences spécifiques et les responsabilités.
Dans la Fonction publique, ce sont les agents de catégorie A et contractuels de niveau équivalent. Qualifié de groupe “adulé en tant qu’objet mais sous-estimé en tant que sujet, choyé dans les discours politiques mais ponctionné dans la réalité fiscale, courtisé dans son pouvoir d’achat par les publicitaires, mais nié dans ses besoins par les entreprises”, l’encadrement constitue une catégorie professionnelle en expansion continue.
Si le XXème siècle a été marqué par la réduction dans les pays occidentaux du nombre des ouvriers au profit de la catégorie des employés, le XXIème siècle sera marqué par la diminution du nombre des employés et une augmentation de celui des cadres.
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Une population d’actifs composite

La croissance des cadres les rend extrêmement composites. Se côtoient le cadre dirigeant, le cadre moyen, subalterne et très proche de la catégorie des agents de maîtrise, ultime degré de l’”encadrement” ou degré supérieur des non cadres.
Face à ce développement, comment peut-on faire une définition stricte de la notion de cadre ? Les tenants d’une analyse stricte font valoir que l’hypertrophie du concept tue le concept, à vouloir trop embrasser on dilue la notion de cadre en la privant de toute originalité.
Les textes en France ou ailleurs réservent aux cadres une situation particulière. La question-clé est celle de la fluidité : notre système social et professionnel permet-il aux non cadres d’accéder à la qualité de cadre, une ambition facteur de dynamisme professionnel.
Pour la définition du cadre, un point de départ est fourni par l’organisation internationale du travail. (source documentation Française : La Notion et le statut juridique du cadre)
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Le cadre, membre de l’encadrement et du management

La notion de cadre revêt de multiples facettes. Mal définie, floue, elle désigne des concepts différents selon le point de vue envisagé, une spécificité française inconnue des anglo-saxons.
Du point de vue sociétal et culturel, être cadre n’est pas nécessairement lié à l’encadrement d’une équipe. Dans l’imaginaire populaire, il a des responsabilités importantes dans l’entreprise, même s’il n’a pas de subalternes.
Chaque convention collective en donne une définition; l’INSEE établit une catégorie socioprofessionnelle « Cadres et professions intellectuelles
supérieures » avec la définition suivante
: « Cette catégorie regroupe des professeurs et professions scientifiques salariés qui appliquent directement des connaissances très approfondies dans les domaines des sciences exactes ou humaines, a des activités d’intérêt général de recherche, d’enseignement ou de santé; des professionnels de l’information, des arts et des spectacles dont l’activité est liée aux arts et aux médias; des cadres administratifs et commerciaux d’entreprise, salariés qui ont des responsabilités importantes dans la gestion des entreprises ;  des ingénieurs et cadres techniques d’entreprise, salariés exerçant des fonctions de responsabilité qui nécessitent des connaissances scientifiques approfondies. »
En France, le « statut cadre» n’a jamais eu de définition autre que dans la jurisprudence. Selon François André, conseil en carrières, le statut cadre n’est pas seulement le fruit d’une formation aussi longue soit elle, il répond à des critères précis dont le premier est de diriger une équipe. Cette fonction d’animation d’équipes peut être compensée par une expertise technique identifiée.
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Les 4 critères déterminants du cadre

Dans tous les cas le statut implique obligatoirement de pouvoir répondre au minimum aux quatre critères ci-dessous:
– le devoir de communication : par sa position il doit adhérer à la stratégie de la société définie par la direction générale et a le devoir de retransmettre les directives aux autres membres de la société.  Il devient impossible de rester longtemps dans une société si le cadre est en opposition avec la Direction de l’entreprise.
– la responsabilité et l’autonomie
: sa position suppose qu’il prend ses responsabilités de manière autonome avec des objectifs chiffrés, il s’organise, définit les moyens à mettre en place, gère son budget, organise son temps comme il l’entend pour remplir ses missions.
– l’apport d’idées : confronté à la gestion de difficultés techniques, relationnelles  ou organisationnelles, il apporte des idées et trouve des solutions.  Il propose des idées qui apportent de nouveaux marchés par une action commerciale qui lui est propre, de nouveaux produits cohérents avec le développement de la société, une amélioration de produits existants, l’apport de nouvelles méthodes de travail qui optimisent la productivité, une réflexion sur l’avenir de la société…etc
– la prise de risques : pour réussir il sait sortir des sentiers battus et tenter des actions qui sortent de la routine tout en assumant les conséquences de sa prise de risque.
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La catégorie des cadres dirigeants

En vertu de l’article L 3111-2 du code du travail le statut de cadre dirigeant se caractérise par 3 critères :
l’indépendance dans l’emploi du temps,
l’autonomie dans la prise de décision,
une rémunération dans les niveaux les plus élevés.
Le cadre dirigeant n’est soumis ni à la durée du travail, ni à la répartition et à l’aménagement des horaires ni aux règles relatives aux repos quotidiens, hebdomadaires et jours féries. Dans une affaire récente, les juges de la Cour de Cassation rappellent que même si le salarié ne se situe pas au niveau hiérarchique le plus élevé de la classification conventionnelle, s’il remplit ces 3 critères, il est considéré comme cadre dirigeant.
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