Le cadre plus souvent
en congé que l’ouvrier
En premier lieu, l’étude publiée par le Ministère du Travail montre que les cadres prennent plus de congés que les employés ou les ouvriers du secteur privé, plus exactement 33 jours en 2015 pour les professions intellectuelles supérieures et les professions intermédiaires, contre seulement 27 jours pour les employés et les ouvriers français.
L’ancienneté corrélée
au nombre de jours de congé
Deuxième constat, plus les salariés disposent d’ancienneté dans une entreprise, plus ils prennent de congés : les plus de 20 ans de service auprès de leur employeur partent en moyenne 7 jours de plus en vacances que leurs homologues de moins de 10 ans d’ancienneté ; d’autant que le nombre d’années en entreprise peut donner droit à des jours de congé supplémentaires lorsqu’une convention ou un accord collectif le prévoit. Même tendance concernant l’âge : en 2015, les salariés âgés de plus de 30 ans ont globalement pris une semaine de plus que leurs confrères jeunes diplômés.
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Le salarié d’une grande entreprise
en congés 32 jours par an
De manière générale, la taille de l’entreprise influe sur le nombre de jours de repos, cette tendance s’expliquant logiquement. En effet, plus l’organisation compte de salariés, moins chacun est indispensable à l’exploitation et plus il devient libre de partir en vacances comme bon lui semble. Les salariés des grands comptes (plus de 1 000 personnes) ont pris en moyenne 32 jours de congé en 2015 contre 27 jours seulement pour les entreprises de moins de 50 salariés.
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Pourquoi tant de disparités
Tout le monde ne serait donc pas logé à la même enseigne en matière de congés payés ? Eh bien, oui et non. Si la loi fixe le même nombre de jours de repos pour tous les salariés (basé sur la durée légale du travail), l’actif qui réalise des heures supplémentaires bénéficie de jours de congé en plus (les fameuses RTT destinées à compenser le travail supplémentaire entre 36 et 39 heures par semaine); d’autres personnes travaillant en heures supplémentaires sont dédommagées non en jours de repos mais en majoration de leur rémunération. Enfin, certains ne travaillent pas plus que la durée légale hebdomadaire quand d’autres ont tellement de travail qu’ils ne peuvent pas poser tous leurs congés prévus pour l’année. Ainsi la durée des vacances des actifs français varie du simple ou double selon les métiers.
Qui sont les perdants
des grandes vacances ?
Les salariés des secteurs hyper compétitifs comme le commerce, le transport, l’hôtellerie et la restauration sont, sans surprise, les moins bien lotis en la matière. La palme revient aux petites entreprises et Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI) dont les salariés ne peuvent s’absenter à leur guise, le peu d’effectif risquant à tout moment d’entraîner une perte de rentabilité en cas d’absence impromptue. Les professionnels au contact de la clientèle sont par ailleurs contraints de respecter certains horaires et jours ouvrés, et dans ces cas-là les compensations au travail supplémentaire se traduisent essentiellement en primes, avantages en nature ou majorations de la rémunération plutôt qu’en jours de repos.
Enfin, il est à noter une bizarrerie : à durée de travail égale et droits identiques, les actifs en CDD ou en contrat d’intérim posent moins de jours de congé que leurs homologues en CDI. Cette retenue dans les journées d’absence s’expliquerait par la pression psychologique due à la précarité du contrat. Il est à noter que dans le cas de « non-pose » de congés payés, le salarié ne perd pas ses journées, et bénéficie d’une compensation financière appelée « indemnité de congés payés » à l’issue de son contrat.
*L’étude vient tout juste de paraître, réalisée en 2015 par le ministère du Travail, en partenariat avec la Dares (son centre d’études statistiques), elle montre une tendance qui reste vraie pour cette année.