La RSE, nouveau levier de performance
Hélène Valade, Présidente du C3D (Collège des Directeurs du Développement Durable) et Directrice du Développement Durable de Suez Environnement, en réponse à nos questions a déclaré : « Un nombre croissant de personnes se rend compte qu’on est à la fin du cycle de notre modèle économique actuel : la vision de la performance change, elle n’est plus uniquement financière mais globale, à savoir, économique, environnementale et sociale. Cette idée fait son chemin dans la tête des dirigeants d’entreprise. D’autre part, le reporting engendré par l’article 225 structure les démarches et permet de les piloter. Ces deux facteurs s’additionnent pour créer une vraie dynamique, et ancrer le reporting RSE au niveau du management, avec des indicateurs extra-financiers fondés à être utilisés comme des indicateurs de pilotage de la performance globale».
Dans cette veine, si 58% des répondants considèrent la RSE comme un véritable levier de performance ou intégrée au Business Model, seulement 8 entreprises mesurent et se fixent des objectifs de R.O.I pour les actions déployées dans le cadre de leur démarche RSE.
La gouvernance RSE se renforce
Un renforcement de la gouvernance de la RSE au sein des entreprises se constate, 83% ont un directeur du développement durable ou directeur RSE, dont 38% membres du comité de direction. Près de 2 entreprises sur 3 sont dotées d’un comité RSE, certaines directions – Audit et contrôle interne, Risques, Commercial, Logistique ou encore SI – étant peu impliquées dans ces comités. La mission principale du comité RSE est de définir la politique RSE et les indicateurs de pilotage. Des éléments structurants sur l’intégration de la RSE dans le business model sont encore très perfectibles : très peu de dirigeants ont des objectifs et des salaires indexés sur des critères RSE (25% des directeurs généraux ont des objectifs RSE et seulement 4 entreprises indexent le salaire du directeur général sur des critères RSE), avec une faible corrélation du management des risques (25% des stratégies RSE découlent de l’identification des risques). L’usage des référentiels internationaux se généralise, l’ISO 26000 monte en puissance (54% de l’échantillon), et 1 entreprise sur 2 adhère au Pacte Mondial. Si les parties prenantes sont désormais incontournables, le dialogue entre elles et leur implication dans l’évaluation des enjeux avec le test de pertinence (test de matérialité) restent encore assez limités. 44% les ont cartographiées, dont 13% ont effectué un test de pertinence en les interrogeant ; seulement 5 entreprises les ont identifiées et cartographiées au niveau de leurs sites.
Dans un prochain article nous analyserons comment le reporting RSE est en voie d’émancipation de la conformité réglementaire, les méthodes du Reporting RSE et la publication des rapports
Une étude menée par le cabinet Tenneaxia
***Cette étude menée par l’éditeur de solutions logicielles de reporting extra-financier et cabinet de conseil RSE Tennaxia, permet aux entreprises de mesurer leur maturité dans la mise en œuvre de leur stratégie RSE et de leurs pratiques de reporting extra-financier, d’apprécier leur avancement dans le pilotage de leur performance RSE par rapport au marché et d’identifier leurs axes d’amélioration.L’échantillon se compose cette année de 48 entreprises (32 entreprises non cotées et 58% des répondants affichent un profil de grande entreprise.) contre 22 en 2013. Le nombre d’entreprises interrogées cette année 190 contre 145 l’année passée, avec 25% de retour contre 15% en 2013, peut être interprété comme un premier signal d’intérêt et de sa montée en puissance.