Au 18e siècle, les Anglais l’utilisaient pour qualifier le pouvoir de « rebond » de la matière, sa capacité à reprendre sa forme initiale. D’abord cantonné à la physique, il s’est ensuite étendu à la psychologie, l’écologie, l’économie, l’informatique… Quel que soit le domaine envisagé, il y a toujours cette idée de « prendre un coup », d’être affecté et puis d’arriver à retrouver une configuration stable. En clair, la résilience n’est pas la résistance, mais un processus dynamique.
Faire face à l’adversité
C’est dans la nature humaine d’éviter la douleur et de rechercher le plaisir. L’entrepreneur représente une race différente car il prend des risques là où les autres préfèrent la sécurité, il voit des problèmes et des réponses là où d’autres voient le statu quo et repousse ses zones de confort au nom du progrès, au risque d’échouer potentiellement.
Loin d’une image d’Epinal, diriger une entreprise, c’est un peu comme courir un parcours d’obstacles, c’est un chemin interminable de revers, de défis et d’obstacles potentiels. Mais la façon d’aborder revers et contrariétés appartient à l’entrepreneur. C’est évident que le talent, les connaissances, les compétences et l’expérience facilitent la réussite. Mais ce sont souvent des outils mentaux qui permettent aux entrepreneurs de traverser les périodes difficiles.
Une capacité qui s’acquiert !
Les échecs sont inévitables. Pas agréables, ils constituent pourtant un moteur de croissance personnelle. La résilience n’est pas un trait de la personnalité, elle s’acquiert, se construit et se renforce. Différents facteurs, tantôt individuels, tantôt environnementaux, l’influencent et la stimulent.
Les facteurs individuels de la résilience
1 – Votre perception de vous-même et des autres
C’est parvenir à décoder l’état émotionnel et identifier le moteur ou ce qui est touché derrière l’émotion/l’attitude. Ainsi, vous arrivez à « décoder » et donc à « ressentir » ce qui se passe et se joue en vous et pour votre interlocuteur. Le bon chef d’entreprise a une forte capacité d’écoute et de respect de ses partenaires, clients ou encore des salariés. Le respect, c’est plus que de la politesse, le comportement du chef influence la motivation des collaborateurs qui motivés et respectés améliorent la réputation de l’entreprise, à l’instar du client satisfait qui parle en bien de votre entreprise et en amène d’autres.
2 – Votre « autocontrôle raisonnable »
C’est la capacité à prendre une décision ajustée, qui tient compte de vos émotions mais qui n’est pas prise au départ de celles-ci. Si vous ressentez et identifiez de la colère, vous ne réagissez pas au départ de celle-ci qui n’est en réalité qu’un symptôme, vous l’accueillez, vérifiez ce qui en vous est touché et provoque cette colère (atteinte à votre capacité de loyauté, de bienveillance, etc.). Et c’est alors au départ de cet aspect positif qu’une bonne décision se prend.
3 – La confiance en votre auto-efficacité
Agir peut faire la différence et influer sur les choses. Il s’agit de créer cette sensation de satisfaction en travaillant vers un but particulier, et pouvoir l’atteindre par vos propres moyens. Pour l’entrepreneur, c’est parvenir à prendre ou reprendre des décisions ajustées, dans le respect de que vous êtes (estime de soi), mais également de votre environnement social/matériel (besoins et contraintes), et de votre sensibilité (émotions). Cela passe par l’estime de soi dont la confiance en soi est l’un des piliers fondamentaux, qui amène l’audace, et par sa contagion crée dynamisme et enthousiasme autour de vous. Elle est essentielle quand il s’agit de prendre un risque et pour résister au stress.
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4 – Votre capacité à résoudre des problèmes
Il faut éviter de se laisser emporter par la panique pour ne pas agir de façon chaotique et non structurée. Cultiver la patience permet de (vous) contrôler et rime avec maîtrise. Apprendre à attendre, sans être angoissé ou agacé, est un véritable atout personnel et professionnel. La patience est un art de vivre qui se cultive et qui mène plus vite au but, car tout est question de temps et de contretemps : maîtriser le timing d’un projet, respecter les délais d’un chantier, arriver à temps à un rendez-vous ou déplacer une échéance… La patience vous veut du bien et est bénéfique pour la santé.
5 – Votre capacité à gérer votre stress
Sans contrôle, le stress chronique peut perturber le système immunitaire et provoquer des maladies cardiaques, des ulcères, la dépression, le diabète,… Un chef d’entreprise n’est pas un surhomme. En faisant passer sa santé au second plan, il oublie qu’il est lui-même son premier outil de travail. L’enjeu se décline autour de 4 « S »
Le S de Stress : parfois conscient, mais pas toujours, les causes en sont multiples (dépôt de bilan, problème de trésorerie,…) comme en témoigne le stressomètre de Amarok (http://www.observatoire-amarok.net/sites/wordpress/).
Le S de Surmenage : le burn-out ou l’épuisement touche aussi l’entrepreneur, il est difficile mais indispensable de mettre des règles strictes lorsqu’on travaille pour soi… Il en va de la pérennité de l’entreprise.
Le S de Solitude : l’entrepreneur se retrouve souvent seul face à ses tracas, la solitude exacerbe alors des sentiments négatifs comme la peur ou la honte de ne pas tout réussir…
Le S de Soi : pour économiser votre santé, vous devez impérativement vous recentrer et prendre du temps pour vous, pour vous reposer, bouger et faire du sport, lire, sortir ou voir du monde et échanger, mais aussi se déconnecter… Le Detox digital permet de se recentrer sur soi, il faut savoir couper pour mieux recommencer le lendemain.
Faire passer votre business au premier plan et vous oublier, c’est mettre en péril l’entreprise. En situation d’urgence, un pilote d’avion ne tente pas de mettre le masque à oxygène à tous les passagers avant le sien. En tant que pilote de votre entreprise, oxygénez-vous !
Les facteurs relationnels et environnementaux de la résilience
C’est votre capacité à trouver du soutien dans le réseau social ou familial, à nouer des contacts et des relations dynamisantes ou à résoudre des conflits. Dans un monde agité, où réel et virtuel s’entremêlent, cultiver des relations vraies avec son entourage est capital pour l’entrepreneur. La complicité, c’est votre capacité à construire la richesse de votre écosystème, qui commence par vos proches et votre famille. N’oubliez pas que le coach le plus économique n’est rien d’autre que la famille !
Cultiver la « Positive Attitude » est indispensable, qui s’entretient en recherchant les énergies positives avec l’entourage et en prenant la vie du bon côté. Comme l’exprime Jim Rohn, coach motivationnel : « Vous représentez la moyenne des cinq personnes avec qui vous passez le plus de temps ». En absorbant la positivité de votre entourage, vous serez plus inspiré, plus motivé, et vous irez plus loin. En savoir plus sur votre capacité de résilience et ses bénéfices permet de progresser ; ce n’est pas un réflexe ou une émotion, mais un état d’esprit que vous pouvez choisir ou non d’adopter. Cela s’apprend et se cultive à travers un mode de vie sain. Elle incite enfin à évoluer et à grandir.
Dans un prochain article, nous aborderons 5 leviers simples et efficaces pour construire sa résilience et l’entretenir.