Dans le difficile contexte économique et énergétique actuel, les entreprises sont plus que jamais contraintes de maîtriser leurs coûts. Les stratégies de développement doivent désormais intégrer très en amont toutes les dépenses de l’entreprise. La direction financière devient ainsi l’interlocutrice privilégiée de la direction de la stratégie ainsi que des directions opérationnelles dont elle doit mieux accompagner les besoins financiers pour davantage de pertinence dans les approbations de dépense, les arbitrages et les coupes budgétaires éventuelles.

D’une croissance liée à la valorisation des activités à une croissance couplée à la rentabilité

Crise énergétique, guerre en Ukraine, inflation, hausse des taux directeurs, la conjoncture économique s’est assombrie au cours de l’année 2022 et la pression financière exercée sur les entreprises s’accroît chaque jour davantage. Selon les chiffres du groupe Altares publiés le 17 janvier dernier, les défaillances des entreprises françaises sont, en 2022, reparties à la hausse avec 42 500 procédures soit une croissance de 49,9 % par rapport à 2021. Si le secteur de la tech a, jusqu’à présent, été épargné en France, la vague de licenciements qui sévit sur ce secteur aux Etats-Unis pourrait bien déferler sur l’hexagone. Avec plus de 200 000 licenciements enregistrés entre janvier 2022 à janvier 2024 (source Layoffs.fyi), l’écosystème de la tech connaît aujourd’hui outre atlantique un véritable retournement de situation notamment chez les géants du web : Amazon (18 000), Alphabet (12 000), Meta (11 000), Microsoft (10 000), Salesforce (9 000).
En France, le plan de licenciements le plus important communiqué à ce jour est celui de Back Market avec la suppression de 13 % de ses effectifs. En quelques mois, les entreprises sont donc passées d’une stratégie de course à la croissance couplée à la valorisation de leurs activités, à celle de la croissance couplée à la rentabilité. En d’autres termes, elles doivent faire mieux avec moins. Moins d’investissements, moins de salariés, moins de dépenses…
Des contraintes exigeant de gérer les budgets au plus près mais aussi de les intégrer dans la stratégie de développement de l’entreprise. Car, là où en période faste une entreprise peut être plus permissive sur ses dépenses, en temps de crise elle doit réfléchir à l’allocation de ses ressources financières. Mais comment scruter à la loupe toutes les dépenses et arbitrer les priorités ?

L’importance de la coordination de la direction financière avec les autres services

Plus que jamais les CFO doivent se positionner au plus près de la stratégie de l’entreprise, car plus que jamais les contraintes budgétaires doivent être intégrées en amont des axes de développement de l’entreprise. Le CFO devient un maillon essentiel des réflexions stratégiques autour du business plan et de la stratégie globale de l’entreprise.

La direction financière doit également se positionner comme business partner auprès de toutes les directions opérationnelles de l’entreprise afin de les accompagner dans la gestion de leurs budgets. Ensemble, ils définissent les investissements prioritaires et les poches d’économie. Par cette relation avec les métiers, la direction financière développe une meilleure compréhension de leurs besoins permettant ainsi des coupures budgétaires drastiques là où elles sont absolument indispensables. Les arbitrages financiers sont plus pertinents.

La maîtrise des finances passe par une planification minutieuse

En cette période de crise où la maîtrise des dépenses est devenue un enjeu majeur pour les entreprises, les directions financières sont contraintes d’exercer des contrôles sur l’ensemble des coûts.
Qui dépense quoi ? Quels plafonnements ? Quelle durée d’engagement ? Qui valide l’achat ? Une vision 360 des dépenses qui nécessite de mettre en place des workflows d’approbation et des outils d’automatisation de certaines tâches chronophages à faible valeur ajoutée comme la pré-comptabilité, la facturation ou la conformité fiscale. Ces outils donnent aux directions financières et opérationnelles une plus grande visibilité, elles permettent de mieux piloter les dépenses qui sont effectuées, de lutter contre la fraude et d’uniformiser les processus.

L’incertitude géopolitique, économique et énergétique a augmenté la charge de travail des directions financières et renforcé leur rôle en leur donnant l’occasion d’être au cœur de la stratégie d’entreprise. Une situation qui leur impose toutefois de s’engager dans une refonte ou une amélioration de leurs process et de leurs outils.
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Nicolas Steib, Directeur Commercial France de Payhawk
Diplômé d’un master de management de l’école de management de Grenoble, il montre rapidement de belles compétences en gestion de portefeuilles clients ainsi qu’en management et en business strategy. Ces dix dernières années, il occupe des postes de de manager commercial notamment chez Wavestone et dans la division stratégique Financial Services (Banques et Assurances) de Cap Gemini. Intéressé par l’univers des startups il intègre Yseop, éditeur d’une solution SaaS pour créer et développer la direction commerciale Européene de l’entreprise, ce qu’il reproduit pour le marché français pour Payhawk. Directeur Commercial France de Payhawk, il assure la pérennité et la rentabilité de Payhawk sur le marché français et fixe les grandes lignes de la stratégie. Il veille à la mise en œuvre opérationnelle de la stratégie de l’entreprise.