C’est le buzz de la rentrée : Benjamin Fabre, coach en gestion de carrière, préconise le fayotage comme levier de réussite professionnelle et de développement personnel. A l’appui de ses dires un livre publié le 6 septembre aux Editions Leduc.s : “Comment devenir un parfait fayot au bureau“, un compte Facebook et une “manifestation” sous forme de clin d’oeil organisée le 19 septembre à La Défense pour demander la fin des RTT et la baisse des salaires (voir la vidéo)…. Au delà des propos provocateurs qui font sourire, on trouve cependant quelques vérités dans ce “manuel du fayotage”.
Les trois piliers du fayotage
Diplômé de l’Essec, Benjamin Fabre a été inspecteur dans un groupe bancaire, puis consultant dans un cabinet de conseil en stratégie et management avant de se lancer comme “coach en fayotage”. Selon lui, ce sont les fayots qui réussissent en entreprise : “87 % des membres des comités exécutifs des groupes du CAC 40 sont composés de personnes qui fayotent ou qui ont fayoté”, explique t-il le plus sérieusement du monde dans une vidéo (voir ci-dessous). Sur le compte Facebook intitulé “Tous des fayots”, les témoignages se multiplient : “Ca fait 1 an que mon collègue Luc joue au squash tous les samedis avec le N+1. Résultat : il est le seul à avoir chopé une voiture de fonction. Le pire c’est que ça marche…” (…) “Ma collègue Géraldine vient de se mettre au tabac pour faire comme le chef (deux paquets par jour). Deux-cents pauses clope chaque semaine, c’est vrai que ça rapproche”.
Selon Benjamin Fabre, il existe trois piliers du fayotage : savoir créer une connexion émotionnelle avec son chef; être avec celui-ci en empathie profonde (et simulée quand nécessaire) et lui renvoyer une image positive de lui-même. Sur ce dernier point, souligne Benjamin Fabre, il faut savoir faire le bon compliment au bon moment. Par exemple, le matin quand on arrive au bureau, on dit bonjour à son chef en utilisant la technique du BBC : à savoir une Blague, une Bonne nouvelle et un Compliment.
Vérités dans le principe du fayotage
On trouve cependant quelques vérités dans ce manuel du fayotage. Car si l’ouvrage présente quelques situations ubuesques comme la situation 15 (“La femme de votre boss ressemble à Pierre Richard”), certaines réalités sont abordées dans d’autres situations comme celle de l’entretien d’embauche. Dans ce cas, il est nécessaire, explique Benjamin Fabre, de savoir fayoter en n’assommant pas votre futur recruteur avec vos nombreuses qualités. Il faut renverser la perspective et s’intéresser au recruteur qui vous fait face, à son parcours, à ses exploits, à son potager… et à ses besoins. Aidez-le à se mettre en valeur. Renvoyez-lui une image exaltée de lui-même, de façon à ce qu’il s’aime à travers vous.
Autre vérité : ne pas être trop brillant par rapport à son supérieur et lui donner toujours l’impression que c’est lui qui a eu l’idée du siècle. Il saura vous récompenser et vous faire évoluer avec lui dans la hiérarchie de la société. Car au final, il aura toujours besoin de vos compétences et de vos compliments…